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L'utopie : Idée architecte
30 octobre 2015

Actualisation de nos recherches sur l'utopie

Nos recherches sur l'utopie vont bon train. Jusqu'à présent, nous avons découvert plusieurs définitions, soit l'une étymologique, du terme «utopie», quelques descriptions d'utopies en général et comment le contexte historique a pu les influencer  Nous en avons également appris davantage sur les deux penseurs dont nous traitons, c'est-à-dire Platon et Thomas More. Pour terminer, nous avons partiellement dégagé le caractère architecte de l'idée d'utopie.

Tout d'abord, l'étymologie du mot «utopie» est tiré des termes grecs «ou», qui signifie «non», et «topos», qui signifie «lieu». Ainsi, d'un point de vue plus large, l’utopie désignerait un lieu qui n’est dans aucun lieu. Il évoque «une présence absente, une réalité irréelle, un ailleurs nostalgique, une altérité sans identification». De ce fait, ce concept devient particulièrement paradoxal. Cela suggère que l’homme, en inventant des " mondes utopiques ", exprime l’impossibilité de se situer dans un espace donné qui serait le lieu privilégié du rêve, de l’abondance, de la perfection, ou tout simplement d’un paradis inaccessible. Une définition plus pratique qui caractérise l'utopie pourrait être que c'est un système philosophique ayant pour but de définir, soit conceptuellement soit littérairement, une cité idéale. Enfin, ce terme est apparu sous la plume de Thomas More, le deuxième penseur sur lequel nous avons entrepris des recherches. En effet, le terme «utopie» est passé de nom propre à nom commun, s'englobant lui-même. Ainsi, l'Utopie de More est une utopie. 

Par la suite, l'utopie se présente comme ayant deux visages, soit l'un se voulant être une réalité constituée, par exemple formée par des systèmes philosophiques et politiques, soit La République de Platon, alors que l'autre présente un «esprit d'utopie» qui comporte un fil conducteur qu'ont toutes les utopies. Ce dernier aspect se traduit par le fait qu'elles s'illustrent à l'intérieur de frontières (une île, pour Thomas More) et qu'elles sont dirigées par un système totalitaire, cela pour contrer l'hybris, soit la démesure humaine, privilégiant la stabilité de la Cité à la liberté individuelle. De plus, on peut placer la légitimité de l'utopie en trois catégories : l'instauration d'un cadre politique dans le but de créer une société juste ; répondre à des aspirations religieuses ; enfin imaginer des utopies où la science améliore la condition humaine jusqu'à la perfection.

La découverte de l'Amérique et des Indigènes la peuplant fait partie des faits historiques ayant eu de l'influence sur les utopies. En effet, les pensées idylliques, avant ces découvertes, étaient davantage tournées vers le jardin d'Éden, alors qu'après les explorations du «bon sauvage», l'imaginaire se tourne plutôt vers l'état de nature. De plus, l'un des auteurs note que l'imaginaire utopique est particulièrement en essor lors de crises de valeurs et de décadences morales, notamment Platon avec La République, dans les environs de la guerre du Péloponnèse, ainsi que la découverte du nouveau monde pour ce qui est de Thomas More.

Le premier des deux penseurs dont nous traitons est Platon. Il est réputé être le premier à avoir développé une utopie, sans nécessairement qu'elle soit nommé ainsi. En effet, il a présenté deux formes de cités dites idéales, soit l'Atlantide et, celle qui nous intéresse davantage dans le cadre de cette recherche, la cité idéale, illustrée dans La République. Ainsi, la Cité est gouvernée par un roi-philosophe, lequel n'est pas proclamé de par son statut social mais bien pour sagesse. La valeur fondamentale de cette cité est la justice, dirigée par le discernement du souverain, non plus par la figure que représente l'incarnation du pouvoir divin en ce dernier. On peut remarquer l'influence de Platon chez plusieurs penseurs qui lui ont succédés, notamment Thomas More.

Thomas More incarne la pensée de la Renaissance, notamment par l'imagination d'une société qui se rapproche de la Polis, en opposition avec l'organisation féodale de la fin du Moyen Âge. De plus, l'influence de Platon est décelable entre autres dans le choix du «père de famille», lequel est au sommet de l'État. Ce dernier est choisi par rapport à sa sagesse, non pour son statut social, exactement comme c'est le cas chez Platon. Enfin, More stipule que c'est la rationalité du peuple qui le pousse à élire son dirigeant, donc qu'il est toujours bien choisi. .«Ils choisissent leurs dirigeants parmi les hommes les plus sages et saints puisque la prospérité ou la ruine d’un état dépendent de la morale de ses gouvernants». 

Enfin, nous avons convenu, au vu de nos recherches actuelles, que ce qui caractérise l'utopie comme étant une idée architecte pour la civilisation occidentale repose sur le rapport unique qu'elle entretient avec la réalité et le monde onirique. Présentant un idéal déjà atteint, donc une perfection déjà contemplée par le passé, cela procure une base solide pour légitimer l'existence. Cette idéologie était présente avant la découverte du Nouveau Monde, qui a engendré une réelle rupture. Suite aux explorations, les utopies, elles-mêmes influencées par celles-ci, ont influencé le vivre ensemble, notamment par l'élaboration de projets de «villages-hôpitaux» en Amérique, des villages communautaires ayant pour utilité première de guérir. Ainsi, on peut constater dans l'organisation de la majorité des villes utopiques qu'elles sont très ordonnées, entre autres au plan architectural, s'opposant par ce fait au chaos.  

Jusqu'à présent, nous nous sommes appuyé sur trois sources principales, soit «La vraie puissance de l'utopie» par Robert Redeker, «Le destin de l'utopie comme métissage» par Fernando Ainsa et «L'Utopie, une Histoire!» par Ana Maria Triano.

 

 

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Commentaires
Y
Très intéressant le passage sur la découverte de l'Amérique. Travail solide. Tenez bon!
L'utopie : Idée architecte
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